【FR】Notre tranquillité est envahie par Tomoko La version française du blog en japonais de Tomoko publiée dimanche dernier 27.09.2020. Prochaine version française sera publiée dimanche 18.10.2020. Après, en novembre et décembre 2020, '' Japanese/English Weekly Bilingual Literary Works by Nikhil Ray and Tomoko'' va remplacer la version française du Blog.  Blog de deux cousines, Chiyoko et Tomoko  またいとこのブログChapitre 1 : 2020 Année de l'épidémie - Les divagations d'octobre 


Notre tranquillité est envahie !

           
04.10.2020 by Tomoko【Traduction en français par Bernard et Tomoko


Présentation des auteurs du blog

Les auteurs, Chiyoko et Tomoko, sont cousines issues de germains. Elles s'étaient certainement rencontrées avec leurs parents quand elles étaient enfants, mais elles ne s’étaient jamais beaucoup vues par la suite. Il y a environ 5 ans, elles se sont rencontrées presque par hasard dans une petite ville située à la frontière franco-suisse, près de Genève, et entretiennent depuis des relations amicales. Etant géographiquement éloignées l’une de l’autre, l’une étant en France et l’autre au Japon, et ayant de nombreux intérêts communs, elles ont décidé d'échanger leurs blogs et de parler des différences culturelles entre le Japon et la France, en ce qui concerne les sensibilités et les modes de pensée, la société, l'environnement, l'éducation, la santé, l'histoire, la culture et la musique etc., à travers des événements quotidiens. Le blog a été rendu accessible au public au début du mois de juillet 2020, seulement en japonais. 

Depuis septembre 2020, Tomoko présente sa part du blog en version française un dimanche sur deux.


Papotage avec habitants du village rencontrés en promenade - plainte partagée entre nous au sujet d'un cantonnier

Lorsque je me promène, je rencontre souvent d'autres habitants du village avec leurs chiens ou des voisins. C'est l'occasion de bavarder un peu. Dernièrement, nous avons déploré les dégâts causés à la nature par un cantonnier.



Dans les villages français, des cantonniers payés par les contribuables sont chargés de nettoyer les routes, d'élaguer les arbres ou les haies, de s'occuper des arbres et des fleurs etc. Dans mon village, l'un d'eux est connu pour son caractère bizarre .

Cela ne me dérange pas qu'il soit excentrique, mais je n'aime pas me sentir mal à l'aise quand je le rencontre : en général, quand je le salue, il me tourne le dos, c'est bien désagréable.

Quand j'ai croisé avec cet homme, je lui ai parlé de l'abattage des noyers. Il s'est soudain mis en colère ; c'était comme si l'épidémie avait été répandue dans le monde entier par les Asiatiques, et depuis, il semble me traiter comme une ennemie.

Dans un village voisin, des gens ont affirmé qu'ils avaient dû couper tous les arbres qui bordaient la rue à cause d'une maladie venue d'Asie.

Moi, qui ne voulais pas avoir d'ennemis dans ma vie, j'étais sidérée.

Un jour, le même cantonnier a fait abattre avec une scie électrique deux vieux et magnifiques noyers qui poussaient dans les vastes terres agricoles en pente, près de notre maison. C'est inadmissible!

Dans le village où je vis, il y a un beau parc privé avec de grands arbres, et une grand bâtisse, appelée le Château, qui a été construite il y a un peu plus de 100 ans.

Notre famille est revenue en Europe de New York via Bangkok, et nous vivons actuellement dans une vieille maison de pierre à côté du ''château''.

Le cantonnier coupe des arbres et construit des clôtures pendant ses congés.

Lundi dernier, il a passé toute la journée à débroussailler des buissons de baies épineuses dans la pente voisine en faisant beaucoup de bruit. Les arbres et les arbustes ont été abattus ou taillés dans des autres endroits où ils n'étaient pas une nuisance pour les gens. Je trouve cela exagéré, même si le travail est fait à la demande de la propriétaire du terrain. 

Quand nos enfants étaient petits, ils étaient libres d'aller dans la forêt du village. Quand il faisait beau, ils jouaient sur les grandes branches des grands arbres, et en hiver, quand il neigeait, ils s'amusaient à faire de la luge sur la pente. Grâce à ce mode de vie, ils sont devenus différents des enfants qui ont grandi en ville et sont devenus des adultes amoureux de la nature.

Mais aujourd'hui, le parc naturel est entouré de fil de fer barbelé et il est devenu impossible de s'y promener. La propriétaire refuse ainsi de partager la nature sauvage.

Heureusement, on est sauvé par ce qui reste de la nature ailleurs dans les environs.


Le chagrin de Monsieur L

Monsieur L. est un septuagénaire maintenant seul, qui vit dans le quartier . Il a récemment vendu sa maison et ses granges, qui ont plus de 200 ans, à un promoteur immobilier. Sur un site français de vente aux enchères (Le bon coin), on peut acheter et vendre des biens d'occasion, allant des vêtements de bébé aux maisons, châteaux et voitures. Là, la vente de la maison de M.L. a été annoncée.

Une personne comme M.L., qui possède un vignoble est un véritable travailleur, mais il doit maintenant tout déblayer et se débarrasser de tout : les menuiseries, les meubles, les pierres, les matériaux de construction en bois ou en métal, parce qu'ils ne peut plus entretenir sa vieille maison et ses granges. Il me raconte les anciens jours du village et connaît l'histoire de notre maison, qui est aussi vieille que la sienne.

Quand il était jeune garçon, le château du village était habité par un ''baron'', et il avait beaucoup de personnel. Dans une partie de notre maison, vivait un homme, un célibataire endurci qui s'était spécialisé dans les soins aux chevaux et qui vivait avec sa mère. M.L. a des souvenirs très vivants des autres familles et personnes qui ont vécu dans notre maison. Son expression est vive et ses yeux brillent lorsqu'il parle de ces choses-là.

Le château du village a été mis en vente, et maintenant il a été acheté par un promoteur immobilier soucieux de profit, divisé en plusieurs appartements vendus très chers. Il est dommage qu'il y ait tant d'injustice dans le monde.

Les vieilles maisons en pierre sont robustes, mais le coût de la réparation et des toits et des murs pour les préserver est élevé.



Les trois enfants de M.L. ne sont pas intéressés par la reprise de son ancienne maison. En fin de compte, M.L. est en train de trier et de classer le bois lourd, le métal, les pierres et les portes de sa maison. S'il n'y a personne pour récupérer tous ces objets, ils seront tous emmenés à la déchetterie et jetés. Cela me fait mal de voir le sort de ces accessoires qui représentent toute une vie de travail, comme si je voyais mon propre avenir avec notre vieille maison.

A ma demande, M.L. a apporté avec son tracteur des pierres et des briques assez grandes avec deux trous qui pourraient servir pour garder deux bouteilles de vin. Elles sont faites de vieille argile.

Je les ai prises au cas où elles pourraient servir à rénover ou à réparer notre maison.

Chez ML, j'ai revu un habitant du village que je n'avais pas vu depuis longtemps. Quand nos enfants étaient jeunes, je connaissais des parents d'élève, mais après que je me suis mise à travailler, j'avais un peu coupé la relation avec les autres habitants.

''Bonjour, vous êtes du coin ?

''Oui, je sais qui vous êtes.''

'' Comment ça se fait? ''

''C'est moi, l'oncle d'Emily. Je suis le mari d'Annie.''

Mon Dieu, Je ne l'avais pas reconnu parce qu'il portait une casquette de base-ball, et parce que les cheveux qui dépassaient de la casquette étaient devenus blancs!

La famille de sa femme est l'une des plus anciennes du village, et j'aime bien les nombreuses personnes qui travaillent dans la ferme bio, acteur, photographe, musiciens, etc.

La grand-mère de la famille avait servi un peu comme gardienne de l'église du village. Son mari à été maire du village.

''Comment allez-vous ?''  Son expression s'est assombrie.

''Vous connaissez Boris, n'est-ce pas ? " Je l'avais vu une fois, alors qu'il était un bébé dans sa poussette.

''Maintenant, il a 18 ans et il est devenu cuisinier.''

''Ah bon! Le temps passe vite. J'adore les gens qui aiment faire la cuisine.''

''Jusqu'à récemment, Boris travaillait dans un restaurant japonais au dernier étage de l'Hôtel des Bergues à Genève. Il est qualifié, c'est un grand cuisinier, mais il a été licencié à cause de la crise sanitaire. ''

Je me suis souvenu que l'oncle travaillait pour une société japonaise qui était basée dans la région.

J'ai entendu cette histoire ici et là en France aussi. C'est l'histoire d'une vie qui a mal tourné. Le corona est partout, jetant une ombre sur la vie des gens. Et l'injustice est toujours présente.

Que se passe-t-il dans le monde en ce moment ? Ce n'est pas l'épidémie qui a tout changé, c'est plutôt comme si une pression invisible avait recouvert le monde, profitant de la peur des gens face à la maladie. Le monde est devenu fou. Les gens ne semblent pas s'opposer à la restriction de leur liberté de mouvement ou même de leur liberté intérieure.

Il y a beaucoup de choses inconnues qui nous font réfléchir. C'est une occasion précieuse de penser plus profondément à la cause de l'épidémie, plutôt que comment éradiquer la maladie.

Je suis particulièrement préoccupée par la domination des grandes sociétés numériques malhonnêtes qui essaient d'accroître la peur de la maladie et de gagner de l'argent grâce aux nouvelles applications. Ou bien par l'industrie pharmaceutique qui veut faire croire que les vaccins peuvent prévenir la maladie, ou qui vend des médicaments à des prix astronomiques et qui profitent de la vulnérabilité des malades.


■Une mise en garde contre la numérisation

Afin de stopper l'épidémie, les gens ont commencé à soutenir qu'une numérisation plus poussée était nécessaire pour suivre leurs déplacement. On a considéré comme allant de soi, un régime autoritaire numérique et notre vie quotidienne est largement surveillée.

Mais les gens seraient-ils plus heureux si l'épidémie était contrôlée par la surveillance? Les types de coronavirus muteront et il est peu probable qu'un seul vaccin demeure efficace, s'il l'est jamais. Je ne pense pas qu'épidémie va disparaître, comme d'autres maladies incurables, ou bien d'autres épidémies.

Au Japon en particulier, les gens suivent sans réfléchir la vague de la numérisation, soulignant que le pays est à la traîne par rapport aux autres pays en matière de technologies de l'information. Les récents changements de gouvernement ont abouti à la création de l'Agence numérique sous la direction d'un nouveau premier ministre inculte.


■Le développement technologique et le contrôle de l'individu

Dans une vie où les applications numériques permettent aux gens de diffuser leurs propres informations privées en ligne, nos données permettent de prédire des modèles de comportement, et les entreprises technologiques gagnent de l'argent et augmentent leur influence grâce à ces informations.

Cette situation mine la démocratie et conduit à une dictature qui bafoue les droits et les intérêts des individus, l'indépendance et la libre activité des groupes sociaux. Le travail et la communication en ligne peuvent sembler commodes, mais en fait, sans le reconnaître, nous contribuons, en tant qu'individus, au contrôle de l'individu par les GAFA.

■ Réflexion éthique sur la technologie.

Je crois que les nouveaux virus sont des sujets de préoccupation universels communs à toute l'humanité. Non seulement le problème de l'épidémie , mais aussi des questions importantes telles que le changement climatique, qui peut provoquer des catastrophes majeures, doivent être abordées dans une perspective éthique. 

Il y a actuellement en France une opposition à l'installation par la compagnie nationale d'électricité de compteurs numériques pour obliger chaque famille à enregistrer ce qu'elle consomme et à quel moment. Il est consternant que même l'intérieur de votre maison soit surveillé. 

En tant que Japonaise vivant en Europe, je souhaite que le Japon ne soit pas obnubilé par les États-Unis, mais qu'il prête également attention à la façon de penser européenne, qui a une longue histoire. Dans une Europe complexe, un esprit universel qui surmonte les divisions de nationalité, de classe et de génération est nécessaire.




Profil de Chiyoko

Elle vit dans la région de Shonan Enoshima, haut lieu historique japonais depuis une vingtaine d'années. Elle est née dans les années du baby-boom et c’est une amoureuse des chats. Elle a grandi au Japon, sa première langue est le dialecte de Nagoya, et, quand elle avait une trentaine d’années, elle a suivi un cours par correspondance pour devenir bibliothécaire diplômée et a appris à écrire. C’est grâce à la photo de sa grand-mère prise quand elle avait 100 ans, et qui se trouve chez Tomoko, qu’elles sont entrées en relation.

Profil de Tomoko  

Après avoir étudié à Londres lorsqu’elle avait une vingtaine d’années, elle a poursuivi ses études dans le domaine de sciences humaines, à New York, Bangkok, Paris et Genève. Elle vit avec sa famille près de la frontière franco-suisse depuis 35 ans. Elle a été professeur de japonais dans le cadre du programme du baccalauréat international en Suisse. Elle est écologiste et collectionneuse de kimonos. L’idée lui est venue de lancer son blog lorsque les questions d'environnement et d’ échelle des valeurs lui sont apparues comme étant prioritaires pour l'humanité après la crise de l'épidémie.

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